L’épuisement parental ou burn-out parental

1. Avant propos

On ne traite jamais d’un thème par hasard, quelquefois c’est le fait d’une actualité plus propice à développer celui-ci.

La période de confinement m’a fait penser à toutes ces familles avec enfants devant vivre ensemble 24 heures sur 24 et aux conditions extrêmes pouvant mener à l’explosion de violence au sein de celles-ci.

2. Définition

Le burn-out parental apparaît lorsque les parents sont exposés à un stress parental chronique, c’est-à-dire, lorsque les parents ne savent plus faire face aux demandes et attentes liées à leur rôle de parent et qu’ils ne peuvent mobiliser les ressources nécessaires durant une période prolongée sans pouvoir le surmonter.

3. Statistiques

Selon des études récentes[1], sa prévalence se situe entre 8% et 36% selon les types de parents étudiés (Lindström, et al., 2011; Roskam, et al., 2017, 2018).

« 1600 parents, vivant à Bruxelles et en Wallonie, ont été interrogés par IPSOS du 28 octobre au 10 novembre 2016. Le sentiment de burn-out parental s’installe : 22% ressentent un risque souvent ou en permanence. À noter que ce pourcentage grimpe à 62% avec l’occurrence « parfois ».(Baromètre : Laligue.be) »[2]

4. Description des symptômes du burn-out parental

Le syndrome de burn-out parental est caractérisé par quatre facettes :

  1. L’épuisement dans son rôle de parent ou l’épuisement physique et émotionnel ;
    • le parent fait face à un sentiment d’épuisement, il n’en peut plus. Celui-ci se manifeste au niveau émotionnel, cognitif (la capacité à analyser, à rationaliser semble ne plus être efficiente) et/ou physique (fatigue),
  2. La perte d’efficacité et d’épanouissement dans son rôle de parent ou la saturation et la perte de plaisir dans le rôle de parent ;
    • le parent ne se reconnaît plus en tant que tel. Ses comportements vis-à-vis de ses enfants changent et ne lui correspondent plus,
    • il n’éprouve plus de plaisir dans son rôle de parent et a le sentiment de ne pas être un bon parent,
    • les parents ne sont pas épanouis dans leur rôle qui devient lourd à porter. Ce qui a pour conséquence une perte de plaisir à l’exercer (Roskam & Mikolajczak, 2018),
  3. La distanciation affective avec les enfants ;
    • le parent ne s’investit plus,
    • il est moins à l’écoute du ressenti des enfants, de leurs besoins,
    • il fonctionne en mode automatique afin de répondre aux besoins quotidiens, mais sans plus,
    • les marques d’amours, de tendresses tentent de disparaître,
  4. Le contraste ;
    • le parent n’est plus le reflet de celui qu’il était auparavant dans son rôle,
    • un sentiment de honte l’envahit quand il en fait le constat.

Les symptômes secondaires principaux, conséquemment au burn-out parental vont se manifester sous forme de : fatigue, trouble du sommeil, anxiété, perte d’énergie, perte ou prise de poids, algie diffuse, trouble de l’humeur avec connotation dépressive, colère, culpabilité, désespoir, sentiment d’impuissance, perte de mémoire et difficulté de concentration, idées noires, pensées suicidaires.

Ces conséquences seront développées ci-dessous (point 6)

5. Facteurs favorisant l’apparition du burn-out parental

On peut émettre plusieurs hypothèses quant aux facteurs pouvant être à l’origine d’un burn-out parental :

  1. L’idéalisation parentale ou le fantasme du super-parent ;
  2. Les caractéristiques psychologiques des parents ;
    • stresseurs personnels : liés à la personnalité du parent. Les parents perfectionnistes éprouvent plus de difficultés à trouver leur équilibre. (Raquel Sánchez & Al. Université de Toulouse, France, © 2019 Canadian Psychological Association/APA PSYCNET pp. 4 – 8), [3]
  3. Les caractéristiques du couple parental ;
    • stresseurs liés au couple : si les deux parents ne s’accordent pas sur la manière d’élever les enfants ou si l’un des deux doit régulièrement s’absenter…,
  4. Les familles mono parentales ;
  5. Les ressources individuelles et externes faibles ou inexistantes ;
  6. La précarité et les autres difficultés ;
    • stresseurs démographiques : le nombre d’enfants, la taille de l’habitation, le manque de revenus…,
    • stresseurs situationnels : liés à la situation présente, ils peuvent être compliqués par une maladie ou un handicap de l’enfant,
  7. Stresseurs liés à la relation avec l’enfant ;
    • la manière dont on se comporte avec l’enfant peut augmenter le stress quotidien (éducation inconsistante, etc.),
  8. Les caractéristiques des enfants ;
    • en bas âges (moins de 5 ans),
    • la perception des enfants comme « difficiles, émotionnellement instables, désagréables et non consciencieux »,
    • atypiques,
    • porteurs d’un handicap, d’un trouble autistique,
    • présentant des douleurs,
    • présentant des conséquences dues à une pathologie sur la vie quotidienne.

Les études de l’UCLouvain ont montré que tous les stresseurs/ressources n’avaient pas la même importance. Ce sont les stresseurs personnels, ceux liés à la relation à l’enfant et ceux liés au couple, qui sont les plus déterminants pour le burn-out, alors que les stresseurs/ressources sociodémographiques et situationnels ont moins d’importance. Ces résultats sont rassurants, car, contrairement à la plupart des facteurs sociodémographiques et situationnels, les stresseurs personnels, ceux liés à la relation à l’enfant et ceux liés au couple, sont des facteurs sur lesquels on peut agir pour éviter le burn-out ou en sortir.

En Belgique, la prévalence estimée des parents en situation de burn-out parental est de 5 à 8 %. Cela signifie qu’à l’heure précise de ce rapport, entre 150 000 et 210 000 parents seraient donc concernés par cette problématique (il est important de noter que cette prévalence de 5 à 8 % est calculée sur un temps « T » défini, mais en réalité, il semblerait qu’au moins 15 à 20 % des parents soient en difficulté à un moment de leur parentalité).[4]

6. Les conséquences du burn-out parental

Les conséquences qui découlent du burn-out parental sont nombreuses.

Toutes les personnes atteintes d’un burn-out parental ne vont pas manifester l’entièreté des symptômes et leurs conséquences.

Tous les individus ne réagissent pas de la même manière.

Certaines « pathologies » ou problématiques antérieures ne pourront être considérées comme liées au burn-out parental. Toutefois, certaines pourront être exacerbées dans le burn-out parental.

Les principales conséquences sont :

  • les troubles du sommeil ;
    • il existe un lien entre les troubles du sommeil et le burn-out. Le premier peut induire l’autre et vis et versa. Il y a, entre eux, un effet de renforcement circulaire. Les troubles du sommeil sont communs au burn-out,
  • les problèmes de santé ;
    • selon moi, le burn-out peut être classifié comme un stress chronique[5]. Les problèmes de santé qui en découlent sont donc les mêmes que ceux énoncés dans mon article sur la gestion du stress,
  • les dépendances ;
    • les problèmes de dépendances qui en découlent sont donc les mêmes que ceux concernant le stress chronique [6],
  • l’irritabilité et la colère ;
    • les parents qui avaient moins de capacité à gérer leurs émotions avant le burn-out seront susceptibles d’exprimer de la colère et de l’irritabilité pendant le burn-out (Szczygiel & Mikolajczak, soumis pour publication).
  • la négligence et la violence ;
    • Les parents en burn-out parental ont dix fois plus de risque de devenir négligents, c’est-à-dire de ne pas poser les actes nécessaires au bon développement de l’enfant (ne pas le nourrir suffisamment, ne pas le vêtir de manière adaptée au temps qu’il fait, ne pas le surveiller…) ou de devenir violents verbalement (insultes, rabaissements…) et/ou physiquement (gifles, coups…) (Mikolajczak & al., 2018).
  • les difficultés conjugales ;
    • diverses difficultés peuvent apparaître au sein du couple comme :
      • disputes,
      • susceptibilité,
      • irritabilité,
      • baisse de la libido,
      • relations extra-conjugales,
      • etc.,
  • la dépression ;
    • S’il n’est pas pris en charge, le burn-out parental peut mener à la dépression. L’accumulation des difficultés, et, en ce compris celles relatives aux autres domaines de la vie peuvent concourir à ce que le parent ne puisse plus les surmonter,
  • les idées suicidaires et l’urgence de fuir.
    • Le burn-out parental augmente fortement les idées suicidaires et l’envie de fuir. Elles sont plus fortes que dans le burn-out professionnel, car contrairement au travail, les parents ne peuvent pas prendre de congé maladie (Mikolajczak & al., 2018).

7. Les étapes menant au burn-out parental ou le décours temporel du burn-out parental

Comme pour les autres types d’épuisements personnels (le burn-out professionnel lié à la surcharge de travail, le bore-out lié à l’ennui et au manque de développement personnel, le blurring qui est la confusion entre la vie personnelle et professionnelle et le brown-out qui est une perte de sens de sa tâche professionnelle ou comme étant à l’opposé de ce qu’il conviendrait de faire, selon soi (ex. : fabriquer des armes et prendre conscience qu’elles ont servi à tuer des enfants)), les individus vont passer par différentes phases avant d’atteindre le burn-out parental.

Nous pouvons ici nous référer aux trois premières phases du burn-out parental.

Première phase : l’épuisement émotionnel et physique

Dans cette phase, nous allons retrouver les premiers comportements :

  • la tendance au surinvestissement (c’est un socle commun) ;
    • le trait commun chez les parents en burn-out parental est l’idée qu’ils se font de la fonction parentale, selon laquelle ils se doivent d’être parfaits ! Ils veulent assurer dans tous les domaines,
  • l’ambivalence ;
    • le parent se rend compte qu’il est débordé, qu’il ne s’en sort plus et dans le même temps, il ne lâche pas prise. L’ambivalence est consécutive au surinvestissement et un symptôme du stress parental,
  • la frustration ;
    • quand l’ambivalence se prolonge et que les tâches se multiplient sans que le parent puisse les gérer la frustration apparaît. Elle résulte du surinvestissement et dans un même temps de l’impossibilité à atteindre les objectifs. Les sentiments de culpabilité et la baisse de l’estime de soi sont concomitants à l’état de frustration,
  • l’épuisement.
    • c’est l’accumulation et la prolongation de la frustration qui ouvre la porte du burn-out parental. C’est le moment du « je n’en peux plus », de la prise de conscience parce que les signes de « quelque chose qui ne va plus » sont plus visible. Les parents se sentent épuisés, vidés. C’est également à ce moment-là que l’entourage se rend compte que ça ne va plus. Ce qui domine dans cette phase, une importante fatigue physique et psychique. Les parents n’arrivent plus à faire face à leur quotidien comme ils le faisaient si bien auparavant. À l’épuisement vient s’ajouter tout le corolaire de symptômes : troubles cognitifs, comme des pertes de mémoire, difficulté de concentration. Trouble du sommeil et malaises en tout genre.

Seconde phase : la distanciation affective avec les enfants

C’est l’étape qui succède à l’épuisement, c’est à ce moment-là que les parents se rendent compte que leur état est lié au fait d’être parent. Cette phase est très douloureuse quand elle est conscientisée.

Troisième phase : la perte d’efficacité et d’épanouissement dans son rôle de parent

  • la dévalorisation ;
  • la culpabilité .

L’accumulation, moteur du burn-out parental

Les différentes phases du burn-out parental ne sont pas linéaires. L’évolution ressemble aux aller-retour d’un yoyo, tantôt s’approchant du burn-out, tantôt s’en éloignant.

8. Burn-out parental, dépression, dépression post-partum et baby-blues

Pour le clinicien la différenciation entre le burn-out parental, la dépression et la dépression post-partum est cruciale à toute fin de poser le bon diagnostic quant au burn-out parental.

  • le burn-out ;
    • il appartient à la famille du stress et ce qu’il soit professionnel ou parental,
    • ses mécanismes et ses conséquences sont identique au Syndrome Général d‘Adaptation (voir l’article sur la gestion du stress),
  • la dépression ;
    • elle se caractérise par un trouble de l’humeur. Selon le DSM-5, le « trouble dépressif majeur » implique une humeur dépressive (la personne se décrit ou apparaît comme déprimée, triste, sans espoir, sans courage). Quatre des sept symptômes suivants doivent être présent tous les jours ou presque : trouble de l’appétit, trouble du sommeil, agitation ou un ralentissement psychomoteur, diminution ou absence d’énergie, sentiment excessif de dévalorisation ou de culpabilité, trouble de la concentration, pensées morbides. Pour pouvoir parler d’un épisode dépressif, deux conditions sont encore nécessaires : les manifestations doivent être présentes sur une durée d’au moins deux semaines et des altérations du fonctionnement social, professionnel et familial doivent être perçues,
    • contrairement au burn-out, la dépression peut aussi résulter de la confrontation à un stress aigu (survenant une fois, mais avec une intensité très élevée), telle que la perte de son emploi ou de la confrontation à une situation requérant un remaniement identitaire, comme le passage à la retraite par exemple ((Roskam et Mikolajczak, 2018, p. 65),
  • la dépression post-partum ;
    • dans le DSM-5, la dépression post-partum n’est pas distinguée de la dépression. Il s’agit simplement d’une spécification qui vient s’ajouter au diagnostic de « trouble dépressif majeur » (cf. supra) (Roskam et Mikolajczak, 2018, p. 65),
    • celle-ci se manifeste ou se poursuit pendant la période post-partum. Elle s’observe chez environ 13 % des femmes et demeure souvent non diagnostiquée,
    • ses caractéristiques principales incluent : les humeurs dysphoriques, la lassitude, l’anorexie, les troubles du sommeil, l’anxiété, la culpabilité excessive et les pensées suicidaires,
    • pour poser un diagnostic, les symptômes doivent persister durant au moins 1 mois,
    • selon certaines études, des facteurs de stress tels que des évènements négatifs de la vie, de mauvaises relations conjugales, un nourrisson ayant des besoins spéciaux ou un nourrisson « fragile » du point de vue médical, l’absence de soutien social, l’abus d’intoxicants…, s’associent à la dépression post-partum,
    • donc la dépression post-partum de la mère arrive à la suite de la naissance de son enfant. Le burn-out parental peut lui arriver à n’importe quel âge de l’enfant,
  • le baby-blues.
    • il est souvent confondu avec la dépression post-partum en raison de leur proximité relative quant à leur apparition. Il se produit le plus souvent dans les 48 heures après l’accouchement, et ce, même quand ce dernier s’est bien déroulé et que le bébé répond aux attentes de la mère. Il serait un signe d’ajustement, mais il arrive que la mère ne parvienne pas à s’ajuster à ce bébé réel,
    • il s’agit d’un trouble affectif relativement courant qui s’accompagne de pleurs, de confusion, de labilité d’humeurs, d’anxiété et d’humeur dépressive,
    • les symptômes durent quelques heures à quelques jours et laissent peu de séquelles.

9. Le burn-out parental lié au confinement dû à la Covid-19

Si aujourd’hui le confinement lié à la crise sanitaire n’est plus qu’un mauvais souvenir, il n’en est pas moins un analyseur de ces situations. Les modifications extrêmes des conditions de vie peuvent mener à une rupture dans la gestion de la famille, du couple, des enfants au quotidien.

Je notais à l’époque « suite au confinement dû à la crise sanitaire du Covid-19 depuis le 18 mars 2020, de nombreuses familles avec enfants se retrouvent à vivre 24 heures sur 24 ensembles. Entre télétravail, suivis des cours et des leçons à domicile, aide aux devoirs, bébés demandant une attention particulière, enfants à gérer, enfants malades ou porteurs d’un handicap, tâches quotidiennes ménagères en augmentation, confinement obligatoire et gestion des règles d’hygiènes plus strictes, donc ressources limitées, tentions et violences conjugales préexistantes et climat anxiogène, il n’y a qu’un pas, pour qu’en tant que parent, le seuil de stress gérable soit totalement dépassé ».

Et nous pouvions lire,

  • Les psychologues sont inquiets. Les conditions dans lesquelles vivent les familles actuellement sont à risque. Le burn-out parental est un danger non négligeable. « On reçoit déjà pas mal d’appels de personnes en difficultés », rapporte Isabelle Roskam, professeure à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de l’UCLouvain. « Le burn-out survient quand il y a trop de stress et plus assez de ressources pour y faire face. Or les parents sont privés des grands-parents pour donner un coup de main, d’un resto pour souffler et d’un travail épanouissant. » (18/03/2020 Catherine Ernens)[8]

Pour les parents en télétravail, le risque est de penser qu’ils ne font rien correctement ce qui entraine de la culpabilité. La cause ? Le tiraillement entre conscience professionnelle et le souci de ne pas négliger ses enfants en les laissant seuls, à vaquer à leurs occupations (regarder la télé, jouer à la console, être sur les réseaux sociaux, etc.).

  • « Les parents risquent de frôler le burn-out tant professionnel que parental » (Le ligueur 4-04-2020)
  • Il y a cette maman de deux enfants en bas âge à qui son employeur explique que si elle télétravaille, il faut être productive, et que sinon il faut prendre congé.
  • Il y a cette famille dont la maman est infirmière de nuit et le papa chauffeur poids lourd absent toute la semaine, qui ne sait pas quoi faire des enfants habituellement gardés par leur grand-mère.
  • Il y a ce papa qui, après s’être occupé toute la journée de sa grande de 4 ans et de sa petite de 6 mois pendant que maman travaille à l’extérieur dans un secteur « essentiel », bosse sur son PC jusqu’à tard dans la nuit.

(Le vif.be, 23-03-20)

On le voit, le nombre de parents dans des situations extrêmement stressantes est très nombreux. Or, comme noté plus haut au point (7), un des premiers facteurs de burn-out parental est l’épuisement. Dans les conditions particulières dues au confinement et face au manque ou tout simplement à l’impossibilité de pouvoir accéder aux ressources nécessaires qui permettent en temps normal d’éviter le surmenage, l’épuisement parental, il est impossible que le nombre de cas de burn-out parental n’explose pas. Cela sera d’autant plus vrai que la période de confinement tendra à se prolonger. C’est bien la prolongation de la phase stressante qui mène aux prémices du burn-out parental. Comme mentionné plus haut, ce sont les stresseurs personnels, ceux liés à la relation à l’enfant et ceux liés au couple, qui sont les plus déterminants pour le burn-out. Ce qui est bien le cas ici, augmenté de la pression professionnelle due au télétravail.

Dans ces conditions, ce seront les plus fragiles qui seront les plus vulnérables. Avec cette période de confinement, il sera particulièrement compliqué pour les personnes qui se trouvaient déjà en difficulté dans leur couple ou dans leur rôle de parents de vivre cette situation. Celle-ci risque d’être particulièrement difficile à vivre pour une partie d’entre eux.

Il y a fort à parier qu’avec la sortie du confinement certains parents, couples ou familles ne s’en sortent pas indemnes même si pour la plupart, l’élimination des stresseurs devrait favoriser un retour à la normale.

10. Surmonter et se remettre d’un burn-out parental

N’y allons pas par quatre chemins, cela peut se révéler long, il n’y a pas de baguette magique.

La toute première chose à faire quand on a pris conscience de son état, c’est d’en parler, de faire part de ses difficultés. Si la communication est possible, avec son conjoint, sa famille, ses proches et amis. Ceux-ci peuvent être une ressource quand justement on n’en a plus.

Consulter un professionnel (psychiatre, psychologue, conseiller conjugal et familial) est à ce stade impératif. Celui-ci pourra vous accompagner tout au long de votre processus de récupération avec un suivi adapté.

La prise en charge peut être individuelle, en couple ou familiale.

S’il y a un conseil, il faut dès la prise de conscience d’un état de stress à partir d’indices comme la fatigue, l’irritabilité ou la perte de patience, ne pas hésiter à demander de l’aide.

11. Conclusion

Les parents épuisés et/ou en burn-out se confrontent à une accumulation de stresseurs qui leur font perdre pied. Épuisement, troubles du sommeil, intolérance émotionnelle et d’autres difficultés sont le lot de ces parents désillusionnés.

Le processus qui mène à la modélisation du burn-out parental est très complexe. En effet il y a autant de types de burn-out parentaux qu’il y a d’individus singuliers. L’apparition ou la disparition de certains stresseurs, à un certain moment, va définir le décours temporel du burn-out parental. Les parents évoquent des « hauts » et des « bas » dans leur vécu quotidien.

Plus la prise en charge du parent est réalisée tôt, dès les premiers symptômes, plus les risques de tomber en burn-out parental sont faibles.

Se constituer un réseau (parents, amis, etc.), avoir plusieurs ressources à sa disposition, dont celle de prendre du temps pour soi, accepter l’imperfection et savoir lâcher prise sont de bonnes manières de se prémunir contre le burn-out parental… ou autres.


Bibliographie

Mikolajczak, M., & Roskam, I. (2020, 18 novembre). Le Burn-out parental NE : L’éviter et s’en sortir (Nouvelle édition). ODILE JACOB.

Roskam, I., Mikolajczak, M., & Holstein, L. (2018). Le burn-out parental (Carrefour des psychothérapies) (1re éd.). DE BOECK SUP.

Brianda, M. E., Roskam, I., & Mikolajczak, M. (2019, octobre). Comment traiter le burn-out parental ? : Manuel d’intervention clinique (1re éd.). DE BOECK SUP.


Sitographie

Roskam, I., & Mikolajczak, M. (s. d.). Burnout Parental. burnoutparental. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.burnoutparental.com/

Psychologue, J. V. (2019, 14 octobre). Le burnout parental. Le psychologue.be. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.lepsychologue.be/articles/burnout-parental.php

Sortir du burnout parental, c’est possible. (2019, 24 janvier). UCLouvain. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://uclouvain.be/fr/decouvrir/actualites/sortir-du-burnout-parental-c-est-possible.html

Hubert, S. (2018). Parental Burnout : When Exhausted Mothers Open Up. Frontiers. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.01021/full

Roskam, I. (2017). Exhausted Parents : Development and Preliminary Validation of the Parental Burnout Inventory. Frontiers. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2017.00163/full

Dupièreux, T. (2020, 24 avril). Confinement et télétravail : épuisement en vue pour les parents de jeunes enfants. Le Ligueur. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.leligueur.be/articles/confinement-et-teletravail-epuisement-en-vue-pour-les-parents-de-jeunes-enfants

Blanche, C. (2020, 23 mars). Voici le SOS de parents en détresse. Site-LeVif-FR. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.levif.be/actualite/belgique/voici-le-sos-de-parents-en-detresse/article-opinion-1267715.html?cookie_check=1647525487


[1] INTERNATIONAL CONSORTIUM | Burn-out Parental. (s. d.). burnoutparental. Consulté le 16 mars 2022, à l’adresse https://www.burnoutparental.com/international-consortium

[2] Familles, L. L. D. (2016, 19 décembre). Le Baromètre des parents 2016. La Ligue des familles. Consulté le 16 mars 2022, à l’adresse https://liguedesfamilles.be/association/etude/2016-12-19-barometre-des-parents-2016

[3] Sanchez Rodriguez, S. R., Sarah Perier, S. P., Natalène Séjourné, N. S., & Stacey Callahan, S. C. (2019, mars). Revue de la littérature relative au burnout parental. ResearchGate. Consulté le 16 mars 2022, à l’adresse https://www.researchgate.net/publication/331516306_Revue_de_la_litterature_relative_au_burnout_parental_Correction_to_Sanchez-Rodriguez_et_al_2019#pfd

[4] UCLouvain & Mutualité chrétienne. (2019, 23 janvier). Parents à la dérive : Des solutions pour sortir du Burnout parental. Mutualité chrétienne. Consulté le 16 mars 2022, à l’adresse https://www.mc.be/media/dossier-presse-BOP_tcm49-56326.pdf

[5] Le burn-out est défini dans la CIM-11 comme suit :

 » Le burn-out est un syndrome conceptualisé comme résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès… »

Si travail est remplacé par « fait d’être parent » et que l’on adapte les dimensions qui le caractérise on retrouve alors le lien avec le stress chronique.

OMS. (2019, 28 mai). Burn-out an « occupational phenomenon » : International Classification of Diseases. World Health Organization. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.who.int/news/item/28-05-2019-burn-out-an-occupational-phenomenon-international-classification-of-diseases

[6] FRANÇOIS TRONCHE, SÉBASTIEN PARNAUDEAU, BERTRAND NALPAS, TIPHAINE ROLAND. (2017, 17 mai). Quels sont les liens entre stress et addiction ? MAAD DIGITAL. Consulté le 5 mars 2022, à l’adresse https://www.maad-digital.fr/dossiers/quels-sont-les-liens-entre-stress-et-addiction

[7] Ernens, C. (2020, 18 mars). Confinement : 10 conseils pour éviter le burnout parental. moustique.be. Consulté le 17 mars 2022, à l’adresse https://www.moustique.be/actu/2020/03/18/confinement-10-conseils-pour-eviter-le-burnout-parental-182758


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